Axe de recherche 1
L’électricité étant un produit difficilement stockable caractérisé par une demande inélastique et des multiples contraintes institutionnelles et technologiques, la prévision et l’analyse de ses prix posent des défis considérables. Les facteurs mentionnés contribuent ainsi à une formation des prix particulièrement complexe et volatile. Cependant du marché de l’ajustement jusqu’à la fourniture annuelle, des prix pour différentes échéances sont fixés chaque jour sur les différents marchés en articulation avec un ensemble de marchés annexes. Le moment est propice pour mieux les comprendre. La pertinence des travaux quantitatifs de l’axe 1 de la Chaire EEM résulte du fait que les marchés électriques, leur liquidité et leur professionnalisme, ont atteint aujourd’hui un niveau suffisant pour qu’un nouveau cycle de recherches économétriques puisse faire avancer la compréhension de la formation des prix sur les différents marchés d’une manière qui n’était pas encore possible il y a quelques années.
Au-delà des interactions traditionnelles avec les marchés du gaz, du charbon ou du CO2, les prix de l’électricité interagissent aujourd’hui avec le prix de l’utilisation des interconnexions. Demain il faudra y ajouter les marchés de l’effacement et du stockage ainsi que les marchés de capacité. Les recherches économétriques se porteront naturellement sur ces domaines à mesure que les paramètres structuraux des marchés concernés sont suffisamment stabilisés pour permettre l’approche statistique. La disponibilité croissante de données fines concernant la production, le négoce et le transport d’électricité ouvre un champ prometteur pour des nouveaux travaux.
L’axe 1 portera également attention aux coûts et aux évolutions des différentes filières de la production électrique. Ces dernières influencent le prix de l’électricité à court terme et façonnent les paramètres structuraux du marché électrique à plus long terme. Le prix du gaz, du charbon et du carbone, le coût du nucléaire et des énergies renouvelables seront ainsi déclinés dans leur interdépendance et dans leur interaction avec le marché de l’électricité. Dans la poursuite de cet objectif, l’axe 1 mettra en perspective les recherches déjà existantes comme les études de l’Agence de l’énergie internationale (AIE) et de l’Agence de l’énergie nucléaire (AEN) de l’OCDE, les études du MIT, de l’Université de Chicago ou encore les travaux de l’UFE et de la Cour des comptes française sur le coût de production de l’énergie nucléaire. D’un intérêt particulier sera l’évolution de la formation des prix de l’électricité avec les prix du gaz et du CO2. Concernant la formation des prix du gaz, les points importants concernent l’articulation des marchés spot approvisionnées par GNL avec les contrats à long terme pour les fournitures par gazoduc ainsi que les perspectives du gaz de schiste en Europe. En ce qui concerne les prix du CO2, la Chaire EEM travaillera en étroite collaboration avec la Chaire Economie du Climat.
L’axe 1 collaborera également avec l’axe 2 dans l’analyse économétrique des changements structuraux et réglementaires. Toutes les recherches économétriques demanderont d’ailleurs un cadrage attentif pour intégrer les contraintes techniques et régulatrices de manière appropriée. La poursuite et la présentation des résultats des recherches de l’axe 1 demanderont donc la discussion et la contextualisation dans le cadre d’un échange permanent entre chercheurs universitaires et acteurs du marché.
Les engagements annuels de l’axe 1
- Publication de deux articles d’analyse quantitative dans des revues à comité de lecture ;
- Une note de synthèse annuelle (20-30 pages) sur l’évolution des prix sur les marchés européens ;
- Un séminaire académique international sur l’économétrie des prix d’électricité (ouvert aux partenaires) ;
- L’intégration d’un doctorant dont les recherches portent sur l’analyse des prix européens de l’électricité.