Evaluer le coût des transitions électriques à base de renouvelables : du bon usage des modèles d’optimisation sectorielle

Le 09 décembre 2019

Auteurs

Dominique Finon

Astract

Beaucoup de pays ont adopté une politique de transition bas carbone dans le secteur électrique qui est inefficiente car fondée principalement sur la promotion des énergies renouvelables (EnR) à grande échelle, à côté d’une tarification du carbone dont le rôle reste mineur. Dans ce papier on identifie d’abord les résultats de politiques bas carbone de first best basées sur la seule tarification du carbone, qui placent toutes les technologies bas carbones sur le même plan pour identifier le mix électrique optimal. Le but est d’évaluer ensuite la perte d’efficience sociale associée aux politiques ayant pour objectif de développer les EnR de façon "indéfinie" qui ne se situent même plus dans une perspective de second best. La complexité du secteur électrique, accrue par le développement des EnR intermittentes, nécessite d’utiliser des modèles détaillés du système électrique pour évaluer les politiques de transition. Trois exercices montrent que les parts optimales des EnR sont basses (au maximum 15%), quel que soit le niveau du prix du carbone. Mais le besoin de représentation très détaillée du système électrique ouvre la voie à une sur-représentation des sources de flexibilité (stockage, pilotage de la demande, intégration entre systèmes, usages intersectoriels) qui rehaussent la valeur d’usage des EnR intermittentes, afin d’arriver à des résultats très favorables à celles-ci. On le voit en comparant les résultats des trois exercices avec ceux d’un exercice très complet de l’Ademe qui prouverait que le système électrique peut reposer de façon économique sur les seules EnR, en évacuant toutes les autres technologies bas carbones, dont le nucléaire.