Le rôle croissant de la main visible dans les marchés électriques européens

Le 15 décembre 2014

Auteurs

Dominique Finon

Astract

Tout le monde est familier des politiques de développement des énergies renouvelables promues hors marché soit par des tarifs de rachat, soit par des obligations de certificats verts, qui sont des réponses aux défaillances de marché en matière d’ investissements en technologies nouvelles. Parce que toutes les technologies bas carbone dont les ENR sont capitalistiques, nous assistons à une généralisation de tels dispositifs. Leur modus operandi est d’aligner les revenus par MWh sur les coûts de long terme de chacune et de reporter les coûts et les risques sur les consommateurs. Ces politiques hors marché commencent à avoir des effets sur le fonctionnement du marché électrique. On assiste au début du basculement vers un régime dominé par les coordinations publiques. Cet impact de ces politiques commence à peine à être discuté au niveau européen. Dans ce papier on montre la nécessité de ces arrangements de long terme pour atteindre les objectifs des politiques climatiques et leur effet sur l’effacement progressif de la fonction de coordination de long terme du marché. On conclut en plaidant en faveur d’une reconnaissance claire de ce rôle accru de la coordination publique et de la contradiction fondamentale entre ces politiques bas carbone et le régime de marché instauré par les directives européennes en Europe.